Le datacentre de l’École Centrale de Lyon a été inauguré en décembre 2014 avec la volonté de rassembler et de mutualiser les infrastructures et les services liés au numérique du campus de l'École. Ce projet a été porté avec l’aide financière du département du Rhône et de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le datacentre accueille les équipements de haute criticité liés aux services essentiels (stockage, serveurs mail, administratifs…), les équipements liés aux activités d’enseignement (plateformes pédagogiques, licences mutualisées, plateformes virtualisées…), ainsi que les équipements liés aux travaux de recherche des laboratoires du site (serveurs de calcul et de stockage, machines virtuelles, sites web de projets…).
Le développement de ce datacentre s’inscrit dans une logique d’interaction, d’intégration et de mutualisation des moyens et services sur le site. Ses évolutions sont conduites au travers d'un comité de pilotage stratégique composé de la Direction de la recherche, du Pôle de Modélisation et de Calcul en Sciences de l'Ingénieur et de l'Information (PMCS2I), des représentants des unités mixtes de recherche du site, de la Direction des Systèmes d'Information (DSI) et de la Direction du patrimoine.
Parmi les missions du pôle système et réseaux de la DSI figurent la mise en œuvre opérationnelle du datacentre et son interconnexion au réseau métropolitain lyonnais Lyon Recherche et Enseignement Supérieur (LyRES), créé en 1999. LyRES réunit aujourd’hui vingt établissements autour d’un nouveau réseau de fibres, fortement maillé et évolutif, souscrit pour une location de longue durée (30 ans). L'École Centrale de Lyon bénéficie pour son raccordement propre d’un accès à 3 x 10 Gb/s et constitue un point majeur de la dorsale de ce réseau résilient et à haute performance, qui inscrit le datacentre dans le projet métropolitain CINELYS.
Le datacentre héberge depuis 2016 les moyens de calcul haute performance (HPC) et de stockage du Pôle de Calcul PMCS2I, qui fournit aux chercheurs des différents laboratoires du site des moyens matériels et logiciels pour la simulation numérique, le traitement de données et la visualisation. Composé d'ingénieurs des laboratoires de recherche de l'École, le comité technique du PMCS2I accompagne les utilisateurs du pôle et a notamment contribué à près de 70 thèses soutenues à l’École Centrale de Lyon. Il dispense également de façon très régulière des Ateliers et Séminaires pour l’Informatique et le Calcul Scientifique (ASPICS) qui permettent aux utilisateurs de tirer le meilleur parti de la puissance de calcul disponible et d’acquérir les bonnes pratiques du HPC.
Au printemps 2021, le calculateur Newton a été doté de 52 nœuds Cascade supplémentaires (1 664 cœurs) et de serveurs GPU, et propose désormais près de 3 500 cœurs et 1 Po de stockage, pour une puissance totale d'environ 150 TFlops. Depuis sa mise en production en 2016, plus de 50 millions d'heures-cœur par an ont été consommées par 234 utilisateurs dans le cadre des projets de recherche de l'École. Le calculateur a été utilisé par exemple pour traiter de manière parallèle des données issues de plateformes expérimentales de l'École, permettant de réaliser des analyses statistiques jusqu'alors inenvisageables.
Les laboratoires et les départements d'enseignement et de recherche ont désormais investi cette infrastructure mutualisée et participent collégialement à son évolution, avec le support de la Direction de la Recherche. La direction des formations s’appuie également sur le datacentre pour garantir la disponibilité et le passage à l'échelle des moyens pédagogiques et pour promouvoir des formations innovantes, intégrant notamment des moyens HPC du Pôle de Calcul.
Soucieuse de son impact environnemental, l’École Centrale de Lyon s’inscrit pleinement dans une démarche dite de « Green IT » ou de verdissement du numérique, indispensable à l’heure où l’activité numérique représente une source majeure de production de CO2. Le bâtiment HQE qui abrite le datacentre est semi-enterré et une seule façade donne sur l’extérieur. L’ensemble des locaux est de plain-pied, sans sous-sol ni terrasse technique. La production de chauffage pour l’activité d’enseignement et tertiaire est réalisée par récupération de chaleur produite par les serveurs. D’importants travaux de restructuration du datacentre ont été récemment menés pour concilier l’accroissement de sa capacité d’accueil et la minimisation de son impact environnemental. L’évolution du datacentre, désormais inscrite au cœur de la stratégie de recherche et de formation de l’établissement, se poursuivra ces prochaines années.