Du loisir à la compétition étudiante
Comment est née ta passion pour la voile ?
Mes parents m’ont initié assez tôt, mais c’était surtout du loisir pendant des vacances. Puis j’ai navigué plus régulièrement à Marseille, là encore sans chercher la compétition. Cela dit, j’ai toujours su que le côté technique m’attirait, et dès le lycée, j’avais cette idée en tête : travailler dans le monde de la voile ! C'est de cette manière que je me suis dirigé vers des études d'ingénierie pour comprendre ce sport mécanique.
Quand est-ce que la voile est devenue plus qu’un simple loisir ?
C’est en arrivant à Centrale Lyon que tout s’est accéléré. En première année, je me suis lancé dans la compétition en catamaran F16 grâce à une association qui aide des jeunes à régater, ce qui m’a permis de courir à haut niveau sans avoir à posséder mon propre bateau. J’ai également intégré le club voile de l'École dès la première année et je m’y suis investi à fond, jusqu’à en devenir président.
Comment concilier études exigeantes et pratique sportive intensive ?
Grâce au statut de "sportif de bon niveau" que j’ai obtenu dès la première année à Centrale, avec le soutien et l'accompagnement des professeurs de sport de Centrale Lyon. C'est un statut qui m'a permis d'aménager mon emploi du temps car les compétitions impliquaient souvent des allers-retours en train, les week-ends, pour rejoindre la côte. C’est ce qui m’a permis de tenir le rythme !

Des études à la vocation

L'équipe IMOCA Les P'tits Doudous lors de la mise à l'eau
Qu’est-ce que le statut "sportif bon niveau" t’a apporté, au-delà du planning ?
La possibilité de rencontrer beaucoup de personnes du monde de la voile, car c'est un tout petit milieu... On ne le réalise pas toujours, mais il y a moins de personnes qui ont bouclé un tour du monde en solitaire que d’astronautes qui sont partis dans l’espace ! Grâce à ce statut, j’ai pu participer à des compétitions où se côtoient des amateurs et des professionnels : des personnes qui ont fait des Vendée Globe, des Jeux Olympiques ou encore des ingénieurs qui travaillent dans ce secteur et naviguent en parallèle. C’est une vraie opportunité pour tisser des liens !
Est-ce que cette passion a influencé ton parcours ingénieur et tes choix de cours ?
Oui, tout à fait. En troisième année, j'étais en option aéronautique et j'ai choisi beaucoup de cours autour des matériaux composites car il y a de nombreuses similitudes avec la voile de compétition. Ce sont les mêmes matériaux et les mêmes procédés de fabrication. Avec la révolution des foils, la limite entre le nautique et l’aéronautique est de plus en plus fine. Tous ces cours m'ont permis de comprendre les enjeux de la mécanique et d'échanger plus facilement avec les différents acteurs de ce milieu !
Est-ce que tu as pu expérimenter tes acquis dans tes stages ?
Oui tout à fait, j'ai réalisé mon stage de première année dans un chantier naval à Vannes, et là je termine mon stage de fin d’études dans une écurie de course au large : IMOCA Les P'tits Doudous. L'équipe lance un nouveau bateau et projette un programme de courses sur 4 ans, avec l'objectif du Vendée Globe 2028 pour le skipper Armel Tripon. Je suis arrivé au bureau d'études pour la fin de chantier, j’ai assisté à la mise à l’eau du bateau, et aujourd’hui on optimise sa performance pour les premières courses qui sont dans un mois maintenant... C’est hyper stimulant !
Cap sur l’avenir
Quelles sont les prochaines étapes ?
Je poursuis l’an prochain avec une formation en architecture navale à Nantes. C’est une formation assez pointue qui permet de dessiner des bateaux, de comprendre les choix de conception, les performances, les enjeux historiques et techniques… C’est un vrai tremplin pour travailler comme architecte ou même gagner en compétences si je poursuis dans un bureau d’études dans les chantiers naval ou au sein d'une écurie.
Et à titre perso des projets ?
Je participe cet été aux championnats du monde F16 avec Yohan Debauque dans l'optique d'accrocher un top10 - top15 avec ou mieux encore qui sait ! Et je compte continuer la régate dans les années à venir et éventuellement me lancer en course au large dans quelques années sur le circuit mini 6.50.

Raid du Duc d'Albe avec Yohan Debauque