La mission Solar Orbiter : des images au plus proche du Soleil
Solar Orbiter est un satellite d’observation du Soleil qui a pour objectif d’étudier divers phénomènes qui se développent à la surface du Soleil et dans l’espace interplanétaire. Pour cela le satellite est équipé d’un ensemble de 14 instruments : quatre qui observent le vent solaire « in situ », et dix qui observent à distance les couches externes du Soleil. Cette instrumentation complète permet aux équipes de recherche de relier la dynamique du plasma interplanétaire à celle du Soleil lui-même.


Les quatre instruments « in situ » de Solar Orbiter :
- Solar Wind Analyzer (SWA) : analyse les propriétés physiques du vent solaire, comme sa composition, la vitesse, la densité ou encore la température ;
- Energetic Particle Detector (EPD) : mesure les particules énergétiques émises par le Soleil et leur évolution dans l’espace interplanétaire ;
- Magnetometer (MAG) : mesure le champ magnétique local dans le vent solaire ;
- Radio Plasma Waves (RPW) : détecte les ondes électromagnétiques et les ondes plasma qui se propagent dans le vent solaire.
Raffaele Marino, chargé de recherche CNRS au Laboratoire de Mécanique des Fluides et d’Acoustique (LMFA), participe à la coordination scientifique de la mission en qualité de co-investigateur de l'instrument "Solar Wind Analyzer", à bord du satellite. Ses recherches sur le vent solaire ont fait l’objet de nombreuses publications, dont plusieurs basées sur des données de Solar Orbiter.
Une rencontre internationale organisée à Centrale Lyon à l’occasion des 5 ans de la mission
Pour la première fois depuis le lancement de la mission, les équipes impliquées dans la construction des instruments « in situ » à bord de Solar Orbiter ont pu se réunir durant toute une semaine, en mai dernier, sur le campus de Centrale Lyon à Écully. Entre réunions techniques, présentations scientifiques, et moments plus informels, ce colloque scientifique était centré sur les dernières avancées dans l’exploration du milieu interplanétaire et du Soleil. Il a permis de faire le point sur l’avancement de la mission et d’échanger sur les résultats scientifiques obtenus grâce aux observations réalisées jusqu’à présent par Solar Orbiter.
De nombreux sujets ont été abordés, tels que la turbulence et les ondes de choc dans les plasmas spatiaux, la dynamique et les structures coronales sur le Soleil, ou encore les techniques de traitement des données collectées par Solar Orbiter. Les résultats présentés s’appuyaient à la fois sur les observations du satellite, et sur des simulations numériques de pointe.
Cette rencontre internationale, orchestrée par Raffaele Marino et Emmanuel Levêque (LMFA), avec l’appui de personnels administratifs, étudiants et postdoctorants du laboratoire, a réuni une soixantaine de scientifiques du monde entier : France, Espagne, République Tchèque, Allemagne, Grèce, Suisse, Suède, Italie, Royaume-Uni et États-Unis.

Des images inédites des pôles du Soleil : une étape historique
Les Investigateurs Principaux des quatre instruments « in situ » de la mission ont profité de ce colloque international tenu à Centrale Lyon pour dévoiler, pour la première fois au monde, les mesures effectuées par la sonde dans le vent solaire hors du plan écliptique ; c’est-à-dire en dehors du plan dans lequel la Terre effectue son orbite autour du Soleil. Pour la première fois, grâce à Solar Orbiter, il a été permis d’observer les pôles du Soleil, marquant ainsi une étape historique pour l’héliophysique.
Dans les prochains mois Solar Orbiter réalisera des mesures du vent solaire à haute latitude, dans la continuité de la sonde Ulysses, dont les dernières mesures remontent à plus de 20 ans.