Le téléphérique, transport du futur ?

Le développement durable est au cœur des préoccupations des enseignants-chercheurs de Centrale Lyon. Que ce soit dans l’aéronautique avec des avions plus silencieux, dans l’automobile avec un projet de voiture consommant seulement 2 litres au 100 ou encore dans le domaine du transport par câbles.

Louis Jézéquel, professeur de mécanique, développe depuis quatre ans avec son équipe du LTDS (Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes) un modèle de téléphérique capable de survoler les villes, et pas seulement les stations de sports d’hiver. Il est soutenu par le consortium de recherche I2TC (Interconnexions transports en commun et technologies câbles), constitué de 13 partenaires*. « Il s’agit de penser un système de transport par câble horizontaux capables de fonctionner en montagne mais aussi en ville comme c’est le cas à Brest depuis 2016 », explique le chercheur. Le transport par câble permettrait de décongestionner les villes et de proposer une nouvelle alternative à la voiture. Pour y parvenir, les chercheurs doivent prendre en compte les notions de virages et d’embranchements, augmenter la vitesse pour parvenir à un flux suffisant. « Ce téléphérique pourrait atteindre une vitesse de 20km/h », précise le chercheur.

Téléphérique 2

Ce métro volant devra aussi s’intégrer au paysage urbain. Ses pylônes seront espacés de 200 mètres et feraient 16 mètres de haut. Ces cabines aériennes devront réussir à se faire aussi discrètes et silencieuses que possible. Les chercheurs ont pour cela tout prévu : les vitres des cabines de ce téléphérique s’occulteraient lors du passage à proximité d’une maison ou d’un immeuble afin de respecter l’intimité des habitants.

L’équipe du LTDS a plus spécifiquement travaillé sur les aspects vibratoires et acoustiques de ce téléphérique. Les ingénieurs ont réduit les nuisances sonores liées aux vibrations et conçu un système d’isolation permettant à la vingtaine de voyageurs par cabine de voyager paisiblement. «  Nous avons travaillé avec Hutchinson sur le frottement des câbles avec les poulies. Les mesures des niveaux vibratoires et acoustiques ont été réalisées sur une structure existante à Avoriaz », précise Louis Jézéquel. Ce téléphérique innovant est désormais opérationnel. Il est actuellement en phase d’appels d’offre.

*Eiffage, POMA, groupe RATP, CD-VIA, The Vibrant Project, LUTB, l’Université Paris-Panthéon Sorbonne, l’ENSTA ParisTech, l’Ecole Centrale de Lyon, la région Auvergne Rhône-Alpes, Ile-de-France, Mairie de Paris, BPIFrance