L’École mobilisée pour ses partenaires en Ukraine

La guerre en Ukraine a entraîné un élan de solidarité poussant de nombreux pays à ouvrir leurs portes aux personnes déplacées. Le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est pas en reste. De nombreuses actions de solidarité se sont mises en place sur les campus, pilotées par les établissements, les associations étudiantes et les personnels, pour accueillir les enseignants-chercheurs, enseignantes-chercheuses et leurs familles.

L’École Centrale de Lyon travaille depuis déjà plusieurs années avec des établissements ukrainiens, notamment à Kiev, dans le cadre de programmes Erasmus+ ou de partenariats de recherche. Dès le début du conflit en Ukraine, elle s’est donc naturellement mobilisée à tous les niveaux. La direction des relations internationale a contacté ses partenaires, l’Institut polytechnique et l’Université nationale Taras-Chevtchenko pour le campus Écully, l’Université nationale de génie civil et d’architecture pour le campus Saint-Étienne.

Université Taras-Chevtchenko

Bienvenue à nos collègues ukrainiens

Anton Korniienko, maître de conférences au laboratoire Ampère, nous explique : « Il existe un programme piloté par le Collège de France qui s’appelle PAUSE. Il permet normalement aux artistes ou scientifiques en exil qui ne pourraient pas exercer leur profession librement dans leur pays d’origine de venir pour un ou deux ans dans une institution partenaire, afin de mener à bien un grand projet. Face à la situation en Ukraine, PAUSE a mis en place un fonds spécial d’aide en urgence aux chercheurs et chercheuses ukrainiens, qui peuvent être accueilli·es pour 3 mois le temps de mettre en place leur projet. » L’École Centrale de Lyon a donc présenté plusieurs dossiers et déjà pu accueillir trois chercheuses et une enseignante sur le campus Écully, avec leurs familles.

Une chercheuse de l’Institut polytechnique de Kiev, a été accueillie par le laboratoire Ampère pour travailler dans le domaine du traitement du signal à l’analyse des séquences ADN. Deux chercheuses de l’Université nationale Taras-Chevtchenko de Kiev ont étés accueillies respectivement par l’INL dans le domaine des nanotechnologies et par le laboratoire Ampère dans le domaine de la biochimie. Une enseignante de l’Université de Dnipro arrive au sein du département SHLS en tant que professeur de français langue étrangère.

Trois autres personnes ont étés redirigées vers l’Université Lyon 1 et l’INSA de Lyon, pour trouver des équipes de recherches correspondant mieux à leurs domaines de compétences. En dehors du programme PAUSE, l’École accueille également une chercheuse au LMFA (campus Écully) et deux chercheuses au LTDS (campus Saint-Étienne).

Richard Perkins, directeur des relations internationales, indique : « Nous souhaitons la bienvenue à nos collègues ukrainiennes et à leurs familles. L’accueil d’urgence passé, nous commençons à chercher des cofinancements pour nous permettre de prolonger les séjours des personnes déjà accueillies dans nos laboratoires. »

Soutien aux étudiants et étudiantes des deux pays

Côté formation, un soutien aux étudiants et étudiantes de l'École venant d'Ukraine ou de Russie est également proposé. Centrale Lyon est inscrite sur le portail Campus France pour l’accueil des Ukrainien·nes qui souhaitent venir poursuivre leurs études en France et commence à examiner les dossiers qui pourraient accéder aux masters internationaux proposés par l’École.

Les étudiants et étudiantes Ukrainien·nes ont également pu recevoir une aide financière de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et l’Union Européenne a autorisé l’utilisation des dotations du programme Erasmus+ attribuées aux établissements pour soutenir leur séjour. (Cela n’était auparavant possible que dans le cas de quelques programmes très spécifiques). Richard Perkins complète : « Nous attendons de connaître notre dotation 2022-2023 pour pouvoir évaluer notre capacité à soutenir quelques personnes, cela ouvre une solution supplémentaire en plus de tout ce qui est déjà en cours ! ».

Compréhension du conflit et vie sur le campus

Les associations étudiantes Solidari’terre et ECLYMUN ont organisé plusieurs manifestations sur le campus d'Écully, avec le soutien de l’établissement.

Conférence Ukraine

Un échange en visioconférence avec le recteur de l’Université Taras-Chevtchenko, le premier vice-recteur de l'Institut polytechnique et des chercheurs et étudiants ukrainiens a présenté les programmes d’échanges et l'historique et la collaboration entre Centrale Lyon et les universités de Kiev. Une autre conférence a permis à Valentyna Dymytrova, maîtresse de conférences en sciences de l’information à l’Université Lyon 3, de venir expliquer les origines du conflit et la situation actuelle. Mi-mai, SciencesPo Paris a organisé une visio-conférence avec le président Volodymyr Zelensky afin qu’il s’adresse aux étudiantes et étudiants des universités et écoles françaises. Les élèves de l’École Centrale de Lyon ont organisé une diffusion de l’intervention en amphi, sur le campus Écully.

Conférence Ukraine (2)

Sébastien Cécillon, chargé de partenariat à l’École Centrale de Lyon, salue le travail des associations étudiantes et indique que « l’École s’est aussi beaucoup impliquée pour participer à l’organisation du centre d’hébergement d’urgence mis en place par la préfecture du Rhône, la Métropole de Lyon et le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri. Il se trouve en face de l’École dans les anciens locaux du CESI, et héberge temporairement une cinquantaine de familles. » L’enseignante en français donne 12h de cours de français par semaine, très appréciés, aux familles arrivées à l’École et au centre d’hébergement.

Atelier Pâques accueil ukrainiens

Les associations étudiantes ou la bibliothèque Michel Serres proposent des activités culturelles et de la vie quotidienne, avec l’organisation d’une chasse aux œufs de Pâques pour les enfants, de cafés pour échanger et apprendre à se connaître, d’achat de livres en ukrainien ou encore de la visite du Musée des Confluences. L’association des personnels a quant à elle organisé un appel à dons, et de nombreux personnels de l’École ont proposé des possibilités d’hébergement temporaire. Côté campus Saint-Étienne, les élèves ont procuré une guitare et des cours de piano pour les adolescents, transformé un carré de gazon en potager pour les grands parents, et se sont assurés que tous passeront le dimanche de Pâques dans une famille française.

« Avec Christophe Guibert, chargé de la vie étudiante, nos prochains objectifs sont de mobiliser un groupe d’élèves-ingénieur·es pour faire une analyse des besoins de ce centre et fournir un système de coordination », indique Sébastien Cécillon. « Nous réfléchissons également à la signature d’une convention avec l’École, qui permettrait aux familles d’accéder aux installations sportives du campus, comme les terrains de tennis pendant les vacances. »

L’École Centrale de Lyon tient à remercier ses élèves, ses personnels, les institutions et toutes les personnes qui se sont mobilisées. Le centre d’hébergement a bénéficié de nombreux dons et les besoins en objets de première nécessité (notamment vêtements) sont maintenant pourvus. Si vous souhaitez aider sous forme de don, l’École travaille à recenser les besoins spécifiques qui vont maintenant émerger, comme le matériel de bricolage, d’art ou encore de cuisine… Rendez-vous le 25 mai sur le site Internet de l’École Centrale de Lyon pour voir la liste des besoins, toute aide sera la bienvenue !