Activement impliquée dans l’innovation pédagogique, l’École Centrale de Lyon propose depuis 2018 un dispositif pédagogique innovant permettant aux élèves de travailler en immersion sur l'enjeu essentiel du développement durable.
Que sont les Weex ?
Les Weex (Weeks of Engineering Experience) sont, pour les élèves, des semaines d'immersion au sein de différents thèmes qui cassent les habitudes de travail et de collaboration dites académiques. Ces semaines sont basées sur le travail de groupe, l'émulation mutuelle et l’adaptabilité. Elles demandent aux élèves de travailler des compétences telles que la gestion des aléas, la coopération, la communication efficace ou encore l’esprit de résolution digne des parcours ingénieurs d’excellence.
Quatre semaines sont balisées au sein du parcours des élèves pour se consacrer à cet exercice :
La première semaine, en début de première année, dénommée Centrale Lyon Innovation Camp (« CLIC »), prend la forme d'un hackathon. Les apprentis ingénieurs doivent répondre à un besoin d’innovation produit posé par un partenaire industriel autour de questions environnementales.
Les trois semaines suivantes interviennent à différents moments de l'année. Trois thèmes, axés sur le développement durable, sont proposés : mobilité, pollution-déchet et éolien. Ces thèmes sont étudiés tour à tour par tous les élèves, avec un niveau de difficulté augmentant selon le moment où ils les suivent.
Focus : Le thème éolien
« Les élèves ont pour objectif de proposer un plan d’implantation d’éoliennes sur une île fictive gérée entièrement grâce à un programme informatique créé pour l’occasion. Dans un premier temps, ils doivent se répartir les types de métiers d’ingénieur·e et analyser l’île avec ses contraintes géographiques et météorologiques (cartographier les flux des vents par exemple). Ils doivent ensuite travailler sur le plan d’implantation et la maintenance du parc éolien. Mais le processus se complique rapidement pour sortir les élèves de leur zone de confort », explique Pierre Duquesne, maître de conférence à l'École Centrale de Lyon et responsable du thème « éolien ».
Et de poursuivre : « Les exigences temporelles sont fortes avec un nombre d’heures défini pour avancer sur les différents plans. La compétition entre les groupes est affichée clairement via la visibilité des avancées et des scores des uns et des autres. Différents domaines des sciences de l’ingénieur·e sont mobilisés dans un esprit de grande transdisciplinarité (mécanique des fluides, bâtiment, électronique…). Les élèves sont constamment poussés à s’adapter et à gérer un environnement imprédictible et incertain : des aléas de tout ordre (sociaux, environnementaux, financiers…) leur sont annoncés par surprise ! »
Un apport inédit pour les élèves
Avec cette activité, les élèves sortent complètement du cadre d’un enseignement classique. « Nous cassons la linéarité pour nous rapprocher de la réalité des ingénieurs, c’est-à-dire trouver une solution efficace, prendre des décisions dans un temps court. Et ce, sans forcément avoir toutes les connaissances qui seraient nécessaires pour résoudre parfaitement le problème ». Finalement, ils apprennent aussi à ne pas savoir. Cela implique de chercher et produire un résultat satisfaisant en assumant des choix face à des préoccupations actuelles et au centre de la société, situation qu’un·e bon·ne ingénieur·e vit tous les jours.
