L’odyssée viticole des Worldwine Women

Les Worldwine Women ont sillonné pendant quatre mois les routes d’Europe pour promouvoir la place des femmes dans un univers traditionnellement masculin et mener une enquête sociologique sur les pratiques des vignerons. Parmi elles, Elisabeth Auzias, élève-ingénieur à Centrale Lyon actuellement en année de césure.

De l’Espagne jusqu’au berceau du vin qu'est la Géorgie, Elisabeth (Centrale Lyon), Manon (AgroParisTech), Zoé (HEC) et Sophie (ENS) ont traversé l’Europe à bord de Betty, leur Volkswagen T3 aménagé. Objectifs de ce tour d’Europe ? Réaliser une enquête sur l’innovation viticole face au changement climatique, dans le cadre d’un partenariat avec l’INRAE : « Il y a parfois un décalage entre la recherche viticole en France et le ressenti des vignerons sur le terrain qui n’ont pas forcément les moyens d’investir dans de nouveaux cépages ou de changer de technologies. Notre démarche consiste donc à aider les chercheurs à prendre en compte les spécificités de chaque pays et les attentes des vignerons », explique Elisabeth Auzias, à l’origine du projet. Cette audoise de 22 ans a grandi dans les vignes, son père étant le propriétaire du domaine viticole de Paretlongue, aux portes de Carcassonne.

Un documentaire sur la place des femmes dans le vin

Les quatre amies vont aussi préparer un documentaire sur la place des femmes dans le vin, une idée née de leurs rencontres avec des vigneronnes des quatre coins de l’Europe : « Il y a encore très peu de femmes dans le monde du vin, pourtant beaucoup de pratiques écologiques en viticulture sont mises en place par des femmes. »

Parties mi-septembre, les amies sont allées tour à tour en Espagne, en Italie, en Slovénie, Croatie, au Monténégro, en Albanie, en Macédoine, en Turquie et en Géorgie : « La Géorgie possède des traditions très anciennes. Les vignerons utilisent encore des amphores en terre cuite pour conserver le vin », raconte Elisabeth.

14 000 kilomètres parcourus, 10 pays traversés et 60 interviews

World Winewomen

Un voyage scientifique et initiatique riche de rencontres pour les quatre étudiantes : « Le programme était très chargé. C’était intense. En moyenne, nous allions chez un vigneron tous les deux jours. Nous nous sommes aussi laissé surprendre par les rencontres ! » À chaque fois, elles ont travaillé dans les vignes, partagé le quotidien de leurs hôtes et interviewé les vignerons sur leurs pratiques viti-vinicoles.

De retour en France juste avant Noël, les quatre voyageuses vont maintenant prendre le temps de rédiger leur rapport scientifique à l’INRAE et faire le montage de leur documentaire, dont la sortie est prévue fin avril. Elles espèrent le présenter lors de festivals et organiser des conférences-débats. Elisabeth a ensuite l’intention de poursuivre son cursus à Centrale Lyon par un double diplôme de Master en biotechnologies à Brisbane en Australie.