Rencontre avec Jean-Baptiste Hubert, en stage de fin d'études chez Google

Jean-Baptiste Hubert, élève de troisième année à l’École Centrale de Lyon, est actuellement en stage de fin d’études chez Google Paris, après une année de césure riche en expériences chez Accenture Consulting Paris, Capgemini New York et Salesforce Paris. Voici ses partages d’expérience et conseils pour réussir son parcours dans la Tech.

Rejoindre un grand groupe de la Tech après Centrale

« Mon rêve après deux années de classe préparatoire était de travailler dans la "Tech". J’entendais parler des GAFA mais je me demandais à quoi cela pouvait ressembler de l’intérieur. Au fur et à mesure de mon parcours à Centrale Lyon et à travers mes choix, j’ai exploré des pistes variées qui m’ont beaucoup appris sur l’envers du monde de la Tech. »

Construire son plan de stage

La concurrence est rude pour rejoindre un groupe de la Tech en stage de fin d’étude ou comme premier emploi. Jean-Baptiste conseille tout d’abord d’avoir une stratégie de carrière et de construire un parcours cohérent. L’année de césure, qui dure 16 mois en tout, permet d’effectuer sans problème 3 stages différents.

Deux voies sont possibles : le business (marketing, data-science, stratégie ou finances des grands groupes) et la technique (lié au produit, consulting IT ou au développement - code). Jean-Baptiste conseille de faire son choix dès le départ car les profils et compétences sont très différents. « J’ai fait le choix de la voie business en commençant ma césure dans le secteur du conseil. Ce secteur est très formateur, notamment en stage où l’on peut rapidement être intégré sur de beaux projets avec des talents de tous horizons. J’ai pour ma part privilégié le consulting orienté digital et data, chez Accenture Consulting Paris puis Capgemini New York. J’ai ensuite complété par des stages plus techniques pour mieux comprendre le milieu, en rejoignant Salesforce pour un Summer Internship. »

Jean-Baptiste Hubert

Pour les profils techniques grands groupes, Jean-Baptiste indique que les tests sont très poussés. Il est nécessaire d’avoir une page GitHub, avec des codes et des participations personnelles par exemple. « Les personnes que j’ai eu la chance de rencontrer avaient toutes des expériences préalables de « dev » en start-up ou dans un grand groupe. N’hésitez pas à vous orienter vers ce type d’expérience pendant la césure ! »

Développer son réseau

Une fois le plan de stage défini, comment avancer ? Le meilleur moyen de se faire inviter à un entretien reste le réseau, qui s’enrichit au fur et à mesure des expériences. « Travaillez votre discours, votre profil LinkedIn et vos cibles ! Vous pourrez alors chercher parmi vos connaissances personnelles (famille, amis…) ou démarcher des anciens Centraliens travaillant dans les entreprises sélectionnées. »

Envisager des postes moins « ingénieurs » pour les domaines business

Une fois la stratégie de carrière définie et le réseau bien en place, il ne reste plus qu’à élargir ses horizons… Jean-Baptiste prévient les futurs diplômés : la formation à Centrale Lyon porte sur des sujets poussés avec une démarche scientifique stricte. Cela n’est pas toujours le cas en entreprise et il est primordial pour des ingénieurs de comprendre que leur cadre d’étude est un avantage, mais pas la norme. « Si vous décidez de rejoindre des groupes de conseil, commencez par vous demander si faire des rapports, des présentations et des tableaux vous convient ! Cela constituera 80 % vos tâches, surtout en tant que stagiaire. Personnellement j’ai apprécié, puisque cela m’a permis de travailler dans l’entreprise de mes rêves et de valoriser par la suite mon expérience professionnelle opérationnelle et mes compétences stratégiques. » Il a d’ailleurs rejoint emlyon business school en 3e année grâce aux accords d’échange mis en place entre les deux écoles et recommande cette expérience, autant pour la qualité des cours que pour le plus sur le CV.

Privilégier les expériences à l’étranger

Un autre point essentiel pour Jean-Baptiste est de consacrer du temps à une expérience à l’étranger, idéalement six mois pendant la césure. Faire son stage de fin d’études en GAFA est cependant plus complexe que de passer par les recrutements français. Les groupes de la Tech demandent des compétences parfaites en anglais. « Le meilleur moyen de prouver son niveau est de montrer que vous avez travaillé ou étudié quelques mois dans un pays anglophone. Mon expérience de stage à New-York m’a montré que la moitié des stagiaires étaient là grâce à leur réseau personnel et l’autre grâce à leur réseau professionnel (LinkedIn, école etc.). Seulement 1 % étaient passés par des processus de recrutement classiques par la branche du pays. » D’où l’importance de soigner son réseau...

Apprécier le « chaos créatif »

Jean-Baptiste a également découvert que les groupes de la Tech, comme Salesforce et Google, ont leur fonctionnement propre : un mélange de profils, de talents et de parcours différents. « C’est extrêmement intéressant et déstabilisant à la fois. » Le rapport à la hiérarchie y est par exemple totalement déconstruit. Les échanges sont larges et décontractés (il a rencontré jusqu’au CEO de Google France pour des points café en tête à tête !). Chez Google ou Salesforce, chaque équipe a ses propres processus définis par le manager, qui est souvent un ancien entrepreneur. D’où l’expression de « chaos créatif » ! Ce n’est cependant pas la règle partout. Amazon a mis en place de nombreux processus internes. Il est donc préférable pour les élèves de contacter des anciens pour en savoir plus sur « l’ambiance » qui leur conviendra le mieux.