Particules d’argent – Tueuses de coronavirus ?

En pleine seconde vague de Covid-19, une technologie à base de particules d’argent, destinée à des revêtements, pourrait réduire la charge virale des coronavirus.
Le procédé est développé par le groupe isérois SergeFerrari. L’analyse de Virginie Monnier, Maîtresse de conférences en chimie. Cette spécialiste de chimie des surfaces effectue son activité de recherche à l’INL (Institut des Nanotechnologies de Lyon).

Ces toiles souples fabriquées par SergeFerrari peuvent être déposées sur un bureau ou une chaise ou recouvrir des poignées de porte. Ces membranes composites pourraient ainsi contribuer, associées aux autres gestes barrières, à désinfecter des établissements recevant du public (université, écoles, crèches, transports en commun etc.) La technologie a été testée par le laboratoire VIRHEALTH spécialisé dans les applications virucides des technologies de décontamination/désinfection. La Région Auvergne Rhône-Alpes indique vouloir expérimenter cette technologies dans les lycées.

Selon le groupe isérois, cette technologie permettrait de réduire la charge virale des coronavirus à hauteur de 95 % après un quart d'heure de contact, et près de 99,5 % après une heure de contact, par rapport à une membrane non-traitée.

« L’argent a en effet des propriétés antivirales et antibactériennes.

Virginie Monnier

Des particules d’argent entrent par exemple dans la composition de crèmes pour traiter des plaies de la peau », explique Virginie Monnier. « Les particules d’argent pourraient fonctionner pour décontaminer une surface. Il faut cependant faire attention à deux choses : éviter la dispersion de ces microparticules dans l’environnement ; faire en sorte que leur surface reste active quand elles sont maintenues à l’intérieur de cette membrane. »

Les particules d’argent, connues pour leurs propriétés désinfectantes, peuvent s’avérer toxiques à l’échelle nanométrique lorsqu’elles traversent les barrières de la peau. « L’argent n’est pas toxique à l’échelle macroscopique ou microscopique. Porter un bracelet en argent ne pose pas de problème. En revanche, à l’échelle nanométrique, les nanoparticules peuvent passer à travers la peau, traverser les tissus et même s’introduire dans la circulation sanguine et les cellules », précise l’enseignante-chercheuse.

Cette dernière a caractérisé au microscope électronique en transmission la poudre de particules d’argent utilisée par l’entreprise Serge Ferrari pour concevoir ces revêtements souples. Aucune nanoparticule d’argent n’a été observée, seulement des microparticules. A priori, ce procédé innovant devrait donc être affranchi du risque « nano » de l’argent.

Articles paru dans le Huffingtonpost et l'Essor 38