En novembre dernier s’est tenu à la Public Factory de Sciences-Po Lyon le Prix de la Jeune Recherche 2023 organisé par la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon, en partenariat avec l’Université de Lyon.
Trois lauréats ont été désignés parmi les 21 candidatures présentées, dont deux jeunes chercheur et chercheuse de l’École Centrale de Lyon : Samuel Quaegebeur pour le prix “Sciences et ingénierie” et Concepcion Sanchez-Cid Torres pour le prix “Bio santé et société”.
À la clé : une bourse de 5000 euros et une reconnaissance scientifique pour ces jeunes chercheurs dont les travaux s’inscrivent dans la lutte contre le changement climatique.
Thierry Fournier
Réduire l’impact environnemental de l’aviation avec Samuel Quaegebeur
Thierry Fournier
Titulaire d'une chaire de professeur junior à l’École Centrale de Lyon, et membre du Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes (LTDS), Samuel Quaegebeur, 29 ans, concentre sa recherche sur les approches numériques et expérimentales dédiées à l'innovation dans le domaine de la dynamique vibratoire des rotors. Ses travaux interdisciplinaires combinent la dynamique des structures, le contrôle vibratoire et la mécanique des fluides pour anticiper et optimiser le comportement des avions de demain, dans une perspective de réduction de l’impact environnemental de l’aviation.
En réduisant le niveau vibratoire des pièces des moteurs d'avions, leur durée de vie peut être prolongée. L'optimisation et l’hybridation des moteurs des avions permettraient également de réduire l’impact environnemental de l’aviation de demain. Ce projet sur cinq ans s’inscrit dans l’enjeu de la décarbonation de l’aviation et notamment des objectifs de l’ACARE (Advisory Council for Aviation Research and Innovation in Europe) pour l’horizon 2050 : respect des principes de la neutralité carbone, réduction du bruit des avions de 65 % et réduction des rejets d’oxydes d'azote (NOx) de 90 %.
Lutter contre l’antibiorésistance avec Concepcion Sanchez-Cid Torres
Thierry Fournier
Chercheuse postdoctorale au sein du groupe « Environmental Microbial Genomics » à l’École Centrale de Lyon, en collaboration avec Laboratoire d'Écologie Microbienne (LEM), Concepcion Sanchez-Cid Torres, 30 ans, se consacre à la recherche en écologie microbienne et antibiorésistance. Son travail explore les effets des pollutions environnementales liées aux activités humaines sur la propagation des résistances aux antibiotiques et les risques pour la santé humaine. Elle examine en particulier comment cette pollution peut favoriser le développement de nouvelles résistances parmi les bactéries environnementales, avec une possible transmission à des bactéries pathogènes humaines. Sa recherche s'inscrit dans l'approche « One Health » visant à appréhender une approche systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale.
L'industrialisation, l'usage intensif et inapproprié des antibiotiques chez l'homme et l'animal accélèrent le développement mondial des antibiorésistances. Les bactéries exposées à des antibiotiques évoluent pour survivre en présence de ces médicaments : ces mécanismes d’adaptation constituent l'antibiorésistance. Après avoir réalisé des expériences dans l’eau du Rhône, Concepcion Sanchez-Cid Torres a démontré que les résidus des principaux polluants aquatiques issus des activités humaines (antibiotiques, métaux et microplastiques) sélectionnent des antibiorésistances. L’objectif de sa recherche est donc d’évaluer le risque de propagation de ces résistances au microbiome humain, tout en évaluant l’impact de cette pollution sur l’antibiorésistance mondiale et à terme, agir en conséquence afin de la combattre.
Une légitimité et des projets s’inscrivant dans l’avenir
Outre le prix de 5000 euros, ces deux distinctions offrent aux deux jeunes chercheurs une reconnaissance dans le monde scientifique en légitimant leurs recherches et leurs travaux très prometteurs sur des thématiques liées à la lutte contre le changement climatique.“Le fait d’obtenir ce prix permet de se rassurer, de ne pas avoir le syndrome de l’imposteur ; il y a une vraie reconnaissance de la recherche qui est faite”, se réjouit Samuel Quaegebeur.
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