Dans le cadre du projet Paleo-MARE, Catherine Larose, chargée de recherche CNRS au laboratoire Ampère, étudie le rôle de la pollution aux métaux lourds dans la propagation de la résistance aux antibiotiques.
Les gènes de résistance : un long processus d'évolution
La résistance aux antibiotiques existe depuis des millions, voire peut-être des milliards d’années. Les antibiotiques sont produits par les micro-organismes comme moyen de défense pour éliminer d’autres organismes : lors de la compétition pour l'accès aux ressources par exemple. S'ils produisent des antibiotiques, ils ont également besoin de développer des gènes de résistances aux antibiotiques pour se protéger. C’est un long processus de sélection évolutive.
Parallèlement, en libérant des métaux lourds dans l’environnement et en altérant les flux géochimiques, les humains ont perturbé l’équilibre naturel à l’échelle planétaire. Les micro-organismes, très vulnérables aux métaux lourds ont aussi développé des gènes de résistance spécifiques.
La présence simultanée de gènes de résistance aux métaux lourds et de gènes de résistance aux antibiotiques dans les génomes microbiens suggère une co-sélection.
Comprendre l’origine et l’évolution de la relation entre les métaux lourds et la résistance aux antibiotiques
Le projet Paleo-MARE consiste à comprendre l’origine et l’évolution de cette relation. Ceci implique de retourner avant la période industrielle, depuis laquelle des métaux et des antibiotiques sont rejetés dans l'environnement. Pour ce faire, Catherine Larose s'appuiera sur l'analyse de carottes glaciaires qui permettront d'étudier, grâce aux éléments qu'elles renferment, des environnements remontant à des milliers d'années.
Une chronique à écouter sur RCF Lyon
Catherine Larose est l'invitée de la chronique scientifique "Dis, pourquoi ?" du mois d'avril. Écoutez son passage radio ci-dessous ou en ligne sur le site web de RCF Lyon.
Le projet Paleo-MARE bénéficie du soutien du Conseil Européen de la Recherche (bourse ERC Consolidator Grants 2022).
Une fois par mois, les chercheurs et chercheuses de l’École Centrale de Lyon vous donnent rendez-vous dans la chronique scientifique « Dis, pourquoi ? » de RCF Lyon pour présenter leurs travaux de manière simple et accessible.