Solar Orbiter : La sonde en route vers le soleil !

En janvier 2019, nous vous avions parlé de l’implication de Raffaele Marino dans la mission Solar Orbiter. Le chercheur CNRS au Laboratoire de Mécanique des Fluides et d'Acoustique (LMFA) fait le point quelques jours après le décollage de la sonde.

Lancée avec succès le 10 février dernier par une fusée Atlas V 411 depuis Cape Canaveral, en Floride (États-Unis), Solar Orbiter effectuera son premier passage près du Soleil en juin prochain. L’engin spatial est équipé de dix instruments destinés à étudier notre étoile et le vent solaire. Ce plasma très turbulent se répand depuis la couronne solaire à une très grande vitesse, remplit l'espace entre les planètes et se propage au-delà du système solaire dans l'héliosphère.

Le Dr. Raffaele Marino collabore en qualité de "Co-Investigator" avec l'équipe qui a développé l'un des instruments dédiés à l’observation du vent solaire, le « Solar Wind Analyzer » (SWA) : « Quatre instruments effectueront des mesures du vent solaire à l’endroit où se trouve la sonde, tandis que les six autres observeront le Soleil à distance grâce à des capteurs capables de mesurer les photons et les champs magnétiques produits par notre étoile. Ils permettront ainsi d’obtenir des photos du Soleil », explique Raffaele Marino.

Un passage à « seulement »  42 millions de kilomètres du Soleil

Pendant les dix ans de mission de Solar Orbiter, huit passages sont prévus près de Vénus et vingt-deux à proximité du Soleil, dont le plus proche à 0,28 UA soit environ 42 millions de kilomètres (1 unité astronomique – UA - est la distance entre la Terre et le Soleil, soit 150 millions de kilomètres).

Solar Orbiter Thermovac avec Rafaelle Marino

« Pour permettre aux instruments scientifiques à bord de fonctionner normalement même lorsque la sonde est proche du Soleil, un écran thermique multicouche en titane a été développé. Cet écran est recouvert d'un matériau spécial appelé « Solar Black » capable de résister à des températures de plus de 500 degrés. Cet écran a des « portes » qui ne s'ouvriront que lorsque les conditions de l'environnement solaire permettront à Solar Orbiter de produire des images grâce à l'acquisition de radiations électromagnétiques émises par le Soleil à différentes fréquences. »

Solar Orbiter est une mission du programme scientifique « Cosmic Vision 2015-2025 » de l'ESA (Agence Spatiale Européenne), qui, pour la première fois, va permettre d’observer le soleil à une distance de « seulement » 42 millions de kilomètres et de photographier les régions polaires du soleil. L’objectif, pour la communauté scientifique, est de récolter de nouvelles données sur l'activité magnétique du soleil.